Il y a quelques lunes, le président de la Confédération de football (CAF), Ahmad Amhad, participait aux côtés des autorités camerounaises dont le Premier- ministre Joseph Dion Ngute, représentant le président de la République Paul Biya, au tirage au sort du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) qui se joue cette année dans sa sixième édition au Cameroun, le Cameroun qui accueille l’année prochaine la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Des Nations absentes, le Gabon fait partie de celles qui ont beaucoup retenu notre attention. Et pour cause ?
On s’était habitué, malgré le fait que ce pays nous ait toujours laissé sur notre faim, à le voir respecter ne serait- ce que ce mot resté historique de l’inventeur des Jeux olympiques Pierre de Coubertin « l’essentiel, c’est de participer », ce ne sera hélas pas le cas cette fois- ci puisque le drapeau tricolore « vert- jaune- bleu » n’a pas flotté lors de la cérémonie du tirage au sort qui a drainé du monde. Simple fait du hasard ? (Ce qui du reste est inimaginable). Signe d’un mauvais sort ou encore conséquence du dilettantisme manifeste chez les autorités gabonaises ? (Le sport impliquant, au- delà des responsables sportifs, eux- mêmes, plusieurs départements ministériels dont l’un des plus sensibles est celui des finances à qui l’on doit la mise à disposition des clubs de football en particulier du nerf de la guerre, l’argent, sans lequel rien de grand ne peut se faire, le Gabon ayant depuis plusieurs années maintenant initié le football professionnel). Qui demande un financement à la hauteur des objectifs poursuivis, peut- être que le pays a décidé de revoir les siens à la baisse, le championnat démarrant toujours avec beaucoup de retard pour des raisons pécuniaires. Les années se suivent donc et se ressemblent dans un pays où la majeure partie de la population adore le sport en général, le football en particulier, en dépit du fait qu’elle n’ait toujours pas trouvé son compte en ne voyant pas, en ce qui concerne le CHAN et la CAN par exemple, ce qu’elle regrette amèrement, son équipe nationale « les Panthères » remporter de trophées. Cependant, n’accepte- t- elle pas de voir celle- ci être absente des joutes continentales qui ont à ses yeux leur importance, ne serait- ce que parce qu’elles constituent un moyen de se forger une expérience et d’affirmer son ancrage dans le concert des nations ? Ce qu’il faut noter pour le déplorer, c’est que l’absence du Gabon au CHAN de cette année, plutôt que d’être un fait exogène, est un fait endogène, car généré par le manque d’organisation des autorités compétentes qui ont pour coutume de se préparer à la dernière minute, passant le plus clair de leur temps à discourir, alors qu’il est beaucoup plus intéressant de passer aux actes.
Qu’en dira- t- on, nous interpelle- tu?
Depuis 2018 en effet, des manquements étaient relevés dans l’organisation du Gabon dont le championnat qui avait repris avec du retard ne lui avait pas permis de compter des footballeurs en jambes, les athlètes devant prendre part au Championnat d’Afrique des Nations étant strictement ceux évoluant à l’intérieur du pays, pour aller se frotter aux autres pendant les éliminatoires. Le championnat étant une exigence de la CAF, instance de gestion du football continental, la Confédération avait pris la décision de sanctionner le « mauvais élève » qui n’a, semble- t- il, pas encore tiré les leçons du passé au point de sombrer dans une forme de léthargie qui le condamne plus que sévèrement aujourd’hui. Comment le comprendre pour l’admettre ? Question que l’on devrait se poser un peu partout où l’on se masturbe l’esprit sans trop arriver à se l’expliquer, surtout quand on sait les capacités du Gabon à surmonter, contrairement à d’autres pays sur le continent dont certains seront bel et bien présents au Cameroun pour disputer le CHAN, certaines difficultés pourvu qu’il le veuille. Que pensent les organisateurs, nos voisins Camerounais, qui auraient bien voulu nous voir à la fête ? Et dans quel registre la CAF en tant qu’institution de gestion du football continental range- t- elle ce raté, parce que c’en est véritablement un, d’une nation que plusieurs autres veulent voir participer à ce type de compétitions pour son football chatoyant ? A Libreville, la capitale, comme certainement dans toutes les villes du pays, cela ne semble rien dire à personne, c’est comme si l’on était tétanisé. Cela donnant l’impression d’être un fait normal, alors qu’il aurait sous d’autres cieux conduit à des interrogations de tous genres. Que se passe- t- il chez ceux qui se sentent concernés de près ou de loin, si la conscience les interpelle encore, par ce fiasco, eux, qui devraient à pareil moment se mordre les doigts et penser à travailler dans le sens de l’amélioration de leurs prestations pour que, comme on a coutume de le dire, « demain ne soit pas comme aujourd’hui » ? Autant de question préoccupantes toutes les unes que les autres qui méritent d’être posées tant l’attitude des autorités gabonaises qui laissent à désirer ne doit pas se reproduire plusieurs fois, au risque d’amener beaucoup d’entre les Gabonais pour qui l’honneur du pays passe avant tout, déchanter.
Petit Moubebe
Une honte pour notre pays. C’est le résultat d’une mauvaise gestion du sport en général et du football en particulier. On a trop souvent voulu trouver des solutions provisoires au lieu de s’attaquer au mal par la racine. Les acteurs du football Gabonais ignorent comme le précise une sagesse africaine que « le fait d’emprunter un pagne n’eradique pas la carence en vêtements ».