Huang Renren, directeur général de la société SKBG a récemment écopé d’une amende de 100 000 000 francs CFA et de six mois d’emprisonnement pour manœuvres frauduleuses, non-respect des normes, classification des produits forestiers, exploitation illégale du Kevazingo…
La condamnation de ce ressortissant chinois, exploitation forestier au Gabon par l’entremise de son entreprise SKBG est le dénouement d’une affaire judiciaire qui date de huit mois déjà. En effet, c’est en octobre 2019, lors d’une mission de police forestière à Essassa menée par la direction Provinciale des Eaux et Forêts de l’Estuaire en présence des représentants du parquet de Libreville que six conteneurs chargés de Kevazingo, d’Ovengkol et de Tali appartenant à SKBG ont été saisi.
Au moment de cette découverte, Huang Renren, directeur général de la société chinoise SKBG n’avait pas fourni des documents conformes à cette activité. De plus, dans ces conteneurs s’y trouvait 115,837 m3 de Kevazingo, une essence classée précieuse au Gabon et interdite d’exploitation depuis quelques années. Pour ces griefs, l’exploitation forestier d’origine chinoise a été reconnu coupable de manœuvres frauduleuses, non-respect des normes et classification des produits forestiers, non-présentation des documents techniques et comptables à l’administration des Eaux et Forêts, et d’exploitation d’une essence interdite d’abattage et classée non exploitable.
C’est à ce titre qu’il a écopé de « six (6) mois d’emprisonnement ferme, et devra payer à l’État gabonais, au titre des dommages et intérêts, la somme de cent millions de FCFA (100 000 000 FCFA) ». Par ailleurs, le tribunal a autorisé le ministère des Eaux et Forêts à saisir définitivement le contenu desdits conteneurs et à les vendre au bénéfice de l’État. Ces conteneurs sont actuellement stockés dans un site sécurisé de la Zone Économique Spéciale (ZES) de Nkok selon le ministère des Eaux et Forêts.
Cette condamnation montre bien que malgré les restrictions autour de l’exploitation de certaines essences de bois et l’appelle des autorités publiques à la conformité des normes et règles établis, certains exploitants, en l’occurrence chinois se lancent toujours dans le trafic des bois précieux comme c’est le cas avec celui du Kevazingo. Face à cet état de fait, il est plus que jamais impératif pour l’Etat d’accentuer les contrôles afin de mieux lutter contre cette gangrène. C’est dans ce sens que l’annonce récente par le Professeur Lee White, ministre des Eaux et Forêts de la mise en place d’une brigade dédiée au contrôle à Ntoum des produits forestiers pourraient être dissuasive face à un trafic qui persiste.
Altitude Moukala