Plus qu’un simple moment de réjouissance, la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance du Gabon devrait également être une occasion de faire une rétrospective des évènements ayant marqué la marche du pays au point d’avoir été retenus par la conscience collective. Que dire du Sport depuis 1960 ?
Le sport a de tout temps occupé une place de choix dans la vision des chefs d’Etat gabonais depuis Léon Mba, ‘‘père de l’indépendance’’. C’est ainsi que dans les années 60, 70 et 80, la boxe avec les Jo Mbouroucounda, Mavoungou Américain, etc., le football avec Manon Paul, Jean- Gaston Angoué, Soukous Mikouma et autres qui avaient affronté à Libreville le Santos du Roi Pelé du Brésil au stade révérend père Lefebvre, l’athlétisme avec les Boukosso et Lindzondzo Dina, le basket avec les Okemvele, Ombanda, les Essomé et Sylvie Kota, restent à jamais gravés dans les mémoires.
Considéré comme vecteur de cohésion sociale et de bien- être personnel, le sport a connu des évolutions diverses ayant permis au Gabon de rayonner davantage sur la scène internationale. Il faut reconnaître que beaucoup a été jusqu’ici fait, même si cela reste insuffisant : construction des infrastructures sportives (gymnases, stades), organisation de grandes compétitions internationales comme les coupes d’Afrique des nations de Football (CAN) (2012/ 2017), d’Handball (2018), professionnalisation du Football en 2012- 2013.
Le Gabon n’est pas un inconnu en matière de sport. En attestent les titres internationaux en athlétisme avec entre autres Ruddy Nzang Milama, Maganga Gora, Nash, qualifié pour les prochains Jeux Olympiques en Taekwondo avec Maria Mouegha, Anthony Obame ( médaillé olympique 2012), judo Mélanie Engouang, Sarah Mazou, Luc Manogho ( médaillé aux derniers jeux africains, Ezéchiel Ondo, plusieurs fois champion du Maroc de kick boxing, football avec les sacres de la sélection nationale, ‘‘Azingo national’’, vainqueur de la Coupe de l’UDEAC face au Cameroun, de la CEMAC en 2013, champion d’Afrique U23 en 2011 au Maroc. Avec Pierre- Emerick Aubaméyang, le Gabon peut s’estimer heureux à l’idée de savoir qu’il a été le meilleur joueur africain en 2015 et qu’il est actuellement le meilleur joueur d’Arsenal dont il est le capitaine et meilleur buteur en même temps qu’il est le 2ème meilleur buteur du championnat anglais.
Tout ceci est flatteur certes, mais cela ne peut se faire sans des investissements conséquents et une politique promotionnelle des talents que l’on doit à tout prix soutenir s’il est dans notre logique de presser le développement. Lorsque l’on construit, faut-il encore que l’on veille à l’entretien des infrastructures et à leur sécurisation d’une part. Il faut d’autre part que l’Etat accompagne les sportifs pour qu’ils puissent vivre de leur talent. Il faut pour cela qu’il mette plus que jamais l’accent sur la bonne gestion des subventions octroyées aux différentes fédérations et la formation dans un pays doté de talents à l’état naturel. Il faut également que les dirigeants évitent d’encourager les conflits d’intérêt et fassent que les textes régissant les activités sportives soient remis au goût du jour.
Moubebe Fils