Le 24 octobre dernier, Rose Christiane Ossouka Raponda a passé le cap des 100 jours à la tête du gouvernement. Un mandat placé sous le signe de la relance économique. Ce d’autant plus que la crise sanitaire actuelle a fortement impacté le tissu économique et social du pays.
Un peu plus de trois mois après sa nomination à la primature, Rose Christiane Ossouka Raponda se trouve déjà fragilisée. Si le 04 septembre dernier, plus de 90% des députés accordaient leur confiance à son programme de politique générale, des inquiétudes demeurent quant au défi que représente la relance de l’économie.
« Il n’y aura pas de période de rodage » déclarait le porte-parole de la présidence de la République Jessye Ella Ekogha quelques jours après la formation du nouveau gouvernement. D’où le choix d’une personne qui allie « compétence et expérience » afin de rendre « tangible » l’amélioration des conditions de vie des populations.
Seulement, depuis le 16 juillet dernier, date de sa nomination à la primature, le nouveau chef du gouvernement peine à traduire en actes les promesses sensées donner un coup d’accélérateur à notre économie. Laquelle a fortement été impacté par la covid-19 au point de pousser le pays à s’endetter lourdement. Le montant de cet endettement l’élève à environ 5000 milliards de francs CFA.
De l’avis de certains organismes internationaux, la croissance économique du pays pourrait chuter de -3,4% en cette année 2020. D’où le scepticisme de certains observateurs quant à la capacité de Rose Christiane Ossouka a relevé le défi de la relance économique. Ce d’autant plus que le maintien des mesures restrictives en raison de la covid-19 a eu des conséquences désastreuses sur le tissu économique et social du pays.
Ainsi, au nombre des secteurs durement touchés par la crise sanitaire actuelle, le tourisme dans lequel on dénombre environ 20.000 emplois perdus, à cause en partie de la fermeture des frontières, des hôtels et des boîtes de nuit. Selon les prévisions annoncées par le programme des nations unies pour le développement (PNUD), le secteur forestier qui constitue lui, le premier employeur privé du pays avec environ 16% de l’emploi global chuterait de 8% en 2020 du fait d’une baisse de la demande asiatique.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cent jours n’auront pas suffi au nouveau chef du gouvernement pour commencer à traduire en actes les promesses contenues dans sa déclaration de politique générale. Si d’aucuns ont pu se réjouir du lancement officiel des travaux de la transgabonaise le 26 septembre dernier, bon nombre de concitoyens ne cachent plus leur doute devant la promesse d’ouverture, d’ici à la fin de l’année 2020, d’une école d’infirmière qui viendrait renforcer la capacité des structures sanitaires existantes.
De plus, le conflit opposant l’État et l’Église ces dernières semaines n’a fait que fragiliser l’autorité de Rose Christiane Ossouka Raponda en révélant une absence de politique de dialogue de la part du gouvernement. Lequel gouvernement peine également à ramener la sérénité au sein des régies financières, en grève depuis plusieurs mois.
Yannick Tsakou