Depuis près de 10 mois, le football gabonais est à l’arrêt, les stades sont déserts. La faute, au Coronavirus bien-sûre, passé par là. Mais l’effet COVID dans le foot gabonais n’a pas dévasté que les footballeurs aujourd’hui dans la “misère”, abandonnés par les clubs : la Ligue Nationale de Football (LINAF) aussi, est sous assistance respiratoire !
Créée il y un peu plus de huit ans, avec l’arrivée du Championnat professionnel voulu par Ali Bongo après la CAN organisée par le Gabon en 2012, la Ligue Nationale de Football Professionnel (LINAFP) n’est plus que l’ombre d’elle-même.
« La faute à une gestion calamiteuse des ressources mis à la disposition de cette entité qui a la responsabilité d’organiser les championnats professionnels de football dans le pays. En plus de la guerre pour la gestion du »magot » que se livrent le ministre des Sports, Franck Nguema et le président de cette entité, Brice Mbika Ndjambou », expliquent nos confrères de Top Infos Gabon, qui ont enquêté sur l’institution.
Institution en ruines, et gestion opaque
Outre l’épisode des impayés au Producteur portugais Media Luso, qui a valu d’aller dans les tribunaux, la LINAF, dirigée depuis 5 ans par l’ancien président de la Ligue de l’Estuaire Brice Mbika Ndjambou, membre éminent du Rotary Gabon, éprouve d’énormes difficultés de gestion et de trésorerie. Même si, la deuxième institution footballistique du pays est tributaire des paiements “alternatifs” de la subvention de l’Etat, la gestion opaque de cette institution a fini par la détruire littéralement.
D’abord parce que depuis plus de trois ans, les agents de la LINAF n’ont plus perçu leurs salaires ou primes de façon normale. Un ancien employé raconte son dépit : « certains ont été virés parce qu’on ne pouvait plus les payés. D’autres comme moins ne pouvaient plus supporter de travailler dans une institution qui ne respecte pas ses travailleurs. Le Président gère cette LINAF avec sa bande d’amis du Rotary, il oublie que nous avons aussi des familles à nourrir. Pourtant ce n’est pas l’argent qui manque depuis 3 ans ».
Salariés abandonnés, prestataires et fournisseurs baladés
En dehors des salariés ou ex-collaborateurs, ce sont les fournisseurs et prestataires de la LINAF qui attendent toujours que leurs factures soient payées. « Certains attendent depuis 4 ans » s’exclame une source interne. La LINAF et son président ont clairement d’autres priorités. « La seule façon d’être payé est d’être dans leur bouffage ou système de prédation. Et comme personne ne leur demande des comptes, le président Mbicka s’en fiche et paye d’abord ses amis… » raconte, visage fermé, un des prestataires qui attend d’être soldé depuis deux ans et demi.
L’enquête de Tops Infos Gabon rapporte que, le 17 novembre 2020, le président de la Linaf écrit à nouveau à Franck Nguema pour lui rappeler l’urgence de trouver une solution à cette situation de précarité. « Au regard de la situation extrêmement difficile dans laquelle se trouve ces agents, et tenant compte du fait que les activités sont en arrêts (…) nous avons l’honneur de venir auprès de votre bienveillance solliciter votre implication dans la résolution de cette situation ».
La réponse de Frank Nguema est vivement attendue par les agents de la LINAF, sans compter les fournisseurs et prestataires et l’opinion, car le reliquat du sponsoring de la GOC est toujours dans les comptes du Ministère des Sports.
Avec la guerre que se livrent la LINAF, les Clubs de D1, la Fegafoot et le Ministère des Sports dirigé par Frank Nguema, autant dire que le football local n’est pas près de rebondir…
Steeve Yannick Manfoumbi