Le 07 janvier 2019, un commando de putschistes emmené par le lieutenant Kelly Ondo Obiang tentait de renverser Ali Bongo Ondimba du pouvoir, alors que ce dernier était victime deux mois plutôt d’un accident vasculaire cérébrale (AVC) survenu à Riyad, capitale de l’Arabie Saoudite. Depuis lors, le pays a décidé de modifier sa Constitution afin d’assurer une transition politique apaisée en cas d’indisponibilité définitive du président de la République.
À l’origine du coup d’État manqué du 07 janvier 2019, le lieutenant Kelly Ondo Obiang vient de passer deux ans dans les geôles de la prison centrale de Libreville. Si l’homme paie le prix d’un acte hautement condamnable, l’on peut néanmoins lui reconnaître le mérite d’être à l’origine de la récente révision constitutionnelle, tant voulue par le président de la République, Ali Bongo Ondimba.
Car, depuis l’AVC dont ce dernier a été victime le 24 octobre 2018 en Arabie Saoudite, le pays a basculé dans une instabilité aussi bien sécuritaire qu’institutionnelle. Raison pour laquelle l’article 13 de la nouvelle Constitution consacre-t-elle désormais, la formation d’un collège composé des présidents des deux chambres du Parlement et du ministre de la Défense, afin de garantir la stabilité des Institutions, ainsi que la sécurité du pays en cas de vacance du pouvoir.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que certains partis politiques de l’opposition, soutenus par la société civile, ont longtemps dénoncé ce qu’ils qualifient de « militarisation du pouvoir exécutif », appelant dans le même temps, les populations au rejet « pur et simple » de cette révision constitutionnelle. Laquelle modifie, faut-il le souligner, 26 articles de la loi fondamentale.
Pour rappel, le lieutenant Kelly Ondo Obiang doit répondre de quatre chefs d’accusation : association de malfaiteurs, vol qualifié, séquestration arbitraire et atteinte à la sûreté de l’Etat. Il est toujours en attente de son procès.
Yannick Tsakou