Au Gabon, 20% de la population serait plus riche que les autres. C’est l’un de constat fait après analyse des données 2020 de l’indice de capital humain (ICH) publié par la Banque mondiale.
La Banque mondiale vient de publier l’édition 2020 de son rapport sur le développement du Capital humain à travers le monde. Seuls 174 pays qui disposaient en septembre 2020 d’une quantité suffisante de données pour calculer la valeur de leur indice ont été répertoriés dans ce rapport. Le Gabon figure parmi ces pays.
Si de nombreuses catégories permettent d’apprécier les efforts du Gabon en termes d’investissement dans le capital humain, un point, le ratio entre la proportion des gabonais les plus riches et les plus pauvres a notamment retenu notre attention. Ainsi, selon le rapport qui établit une différence entre les groupes sociaux, 20% de la population est plus riche au Gabon.
Cette statistique laisse une marge de 80% à laquelle il faut inclure deux catégories sociales : la classe moyenne et les plus pauvres. En termes de pauvres, il a été établi d’une part en 2013 par le Cabinet d’étude McKinsey que le Gabon compte 30% des pauvres.
Quelques années plus tard, dans une enquête d’évaluation de la pauvreté similaire à celle de McKinsey, le PNUD confirmait ce pourcentage des pauvres au Gabon, non sans manquer de les évaluer à 600.000 personnes. Critiquées au Gabon du fait de la gravité de la proportion des pauvres, ces différentes enquêtes peinent à être acceptées par les plus grands. Et pour cause, au fil des années, les inégalités ne cessent de se creuser renforçant le pouvoir de la proportion des plus riches.
Cette statistique sur le pourcentage des plus riches au Gabon conforte une idée bien répandue au Gabon, selon laquelle, « l’argent du pays est détenu par quelques individus ». Ce, d’autant plus que des riches au Gabon ne sont pas en réalité des hommes d’affaires.
Michaël Moukouangui Moukala