Partie prenante à la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5) qui s’est tenue lundi 22 février par visioconférence, le Gabon, par l’entremise du ministre des Eaux et Forêts, Prof. Lee White a décliné sa volonté de renforcer son action à la lutte contre les changements climatiques.
Deux ans après sa dernière assemblée, le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) s’est réuni lundi 22 février, à l’occasion de sa cinquième session (UNEA-5). Au menu des échanges, la question de l’environnement dans le monde. Les parties prenantes, dont le Gabon, ont notamment cherché à « renforcer les actions en faveur de la nature pour atteindre les objectifs de développement durable ».
Nature et développement durable, ces deux thématiques sont liées, à l’heure où la préservation de l’environnement face aux effets du changement climatique et du développement économique s’impose comme une urgence planétaire. En effet, la volonté de résilience du monde face à la problématique des gaz à effet de serre (GES) passe par l’usage responsable et mesuré de l’environnement. A l’occasion de la pandémie de coronavirus, l’humanité a pu mesurer l’effet de son isolement sur la nature. Ce qui implique donc une mobilisation, puisque cette pandémie a encore renforcé l’idée selon laquelle il est possible de changer de paradigme.
Le Gabon ne veut pas rester en marge des efforts à engager pour préserver l’environnement. Fidèle à ses engagements vis-à-vis de la préservation de l’environnement, le pays, par la voix du ministre des Eaux et Forêts, Prof. Lee White vient d’annoncer son intention de renforcer ses actions en faveur de la lutte contre les changements climatiques qui menacent la planète. C’est dans ce sens que le Prof. Lee White a dit vouloir « renouveler et réviser nos contributions déterminées au niveau national (CDN). Ceci, afin de maintenir notre couvert forestier exceptionnel comme solution basée sur la nature afin de lutter contre les changements climatiques et faire face à la crise de biodiversité actuelle ».
Cette annonce intervient alors que le Gabon, comme beaucoup des pays africains d’ailleurs, n’a pas réactualisé sa CDN en 2020, en raison de la pandémie de coronavirus et de l’annulation de la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique. La tenue de cette conférence aurait pu mettre une pression sur les pays pour la présentation des CDN. Mais cela n’a pas été le cas. Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un CDN, il s’agit d’un engagement à lutter contre le changement climatique contracté par de nombreux pays africains il y a quelques années. Le niveau recommandé lors de l’accord de Paris sur le climat est de 1,5° soit en dessous de 2°C. Le CDN fixe le cadre d’atteinte de cet objectif, avec des ambitions transversales.
Cet instrument d’aide à lutter contre le changement climatique doit cependant s’adapter aux ambitions de développement économique des pays. De plus, il doit être soumis tous les cinq ans. Toutefois, il faut noter que la mise en œuvre des CDN est un processus complexe et nécessite des financements importants. Le Gabon à lui seul a besoin de 11,9 milliards de dollars pour mettre œuvre sa CDN, sur une période d’engagement de 20 ans, de 2010 à 2030. La question du respect des CDN pose donc un problème de financement et d’adaptation aux objectifs de développement locaux. Or, ce maillage n’est pas toujours évident.
Michaël Moukouangui Moukala