Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a accordé sa première interview depuis environ trois ans. L’hebdomadaire Jeune Afrique en a eu l’exclusivité. Le président de la République s’est voulu rassurant sur son état de santé, et se dit concentré sur les réformes à mener pour le développement du pays.
Pour sa première interview depuis son accident vasculaire cérébral (AVC) d’octobre 2018 en Arabie saoudite, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, s’est prêté le 16 mars 2021 aux questions de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique. Une prise de parole exclusive, à travers laquelle Ali Bongo Ondimba s’est confié sur les soubresauts qui ont rythmé la vie politique gabonaise depuis ces deux dernières années.
Tout d’abord, le Chef de l’État a tenu à faire la lumière sur l’éviction de certains de ses plus proches collaborateurs dès le retour de sa période de convalescence passée au Maroc. « Il ne s’agit pas de questions de personnes mais d’efficacité collective. Après mon retour, en 2019, j’ai souhaité amorcer une nouvelle étape de mon septennat. Pour ce faire, j’avais besoin de nouvelles compétences », a-t-il lâché. Non sans reconnaître qu’une guerre des clans avait belle et bien éclatée au sein de sa famille politique durant sa période d’incertitude. « Quelques personnes ont cru voir leur tour arriver. Je m’en doutais », ironise-t-il.
Alors que d’aucuns voyaient effectivement son pouvoir vaciller après son AVC, Ali Bongo Ondimba s’est voulu rassurant : « Je n’ai jamais lâché et à aucun moment l’idée d’abandonner ne m’a effleuré l’esprit. Pour un capitaine, quitter le navire en pleine mer est inenvisageable ». Cela dit, Ali Bongo Ondimba n’a pas caché son impatience d’être de nouveau à 100 % de ses capacités. Mais « restent quelques étapes à franchir ».
A deux ans de la future élection présidentielle prévue pour 2023 au Gabon, Ali Bongo Ondimba dit être plus préoccupé par les réformes à mener pour le pays. Et invite dans le même temps, ses adversaires à avoir une opposition structurée et constructive, qui ne se contente pas de critiquer sans jamais faire de contre-propositions. Car, conclut-il, la politique n’est pas qu’un jeu de pouvoir.
Yannick Tsakou