Sujet à de vives critiques de la part de l’opposition radicale, le porte-parole de l’appel à la paix des braves a réagit la semaine écoulée. Il dit n’être uniquement animé que par la recherche de la paix au Gabon. Sauf que dans le même temps, il milite en faveur de la nomination d’un vice-président de la République issue de la province du Woleu-Ntem.
Lancé à la mi-mars, l’appel à la paix des braves a été diversement accueilli au sein de la classe politique gabonaise. Si une grande partie des partis politiques ont répondu favorablement à cet appel, la branche la plus radicale de l’opposition s’y est fermement opposée. Estimant que rien de bon ne sortirait de ce nouvel appel au dialogue, si ce n’est des nominations à des postes politiques pour les principaux initiateurs du projet.
C’est pourquoi dans une interview accordée au journal le Mbandja du 02 avril, Clay Martial Obame, porte-parole de la commission ad hoc des partis membres du conseil national de la démocratie (CND) ayant lancé cet appel au dialogue a réagit en ces termes : « pour le dialogue que nous préconisons, nous disons tout de suite que l’État ne décaissera pas un seul sou pour les perdiems. Nous ne sommes pas là pour les postes, nous courons essentiellement pour la paix au Gabon».
Mais étonnamment, dans cette même interview, Clay Martial Obame milite en faveur de la nomination d’un vice-président ressortissant de la province du Woleu-Ntem. Il a tenu à préciser que la paix des braves c’est aussi le respect des équilibres provinciaux dans la répartition des revenus de nos richesses et la gestion politique de notre pays. « On parle aujourd’hui de la nomination du vice-président de la République, le Woleu-Ntem, presqu’éloigné des sphères décisionnelles, par exemple, mérite cela » a-t-il déclaré.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans l’histoire politique du Gabon, les différents dialogues n’ont pas toujours été à l’avantage des populations que l’on place souvent au centre de ces rendez-vous politiques. D’ailleurs jusqu’à ce jour, plusieurs parties politiques ayant pris part au dialogue d’Angondje sont toujours en attente de l’application des résolutions prises pour apaiser les tensions nées de la crise post-électorales de 2016.
Yannick Tsakou