Pour la première fois depuis l’accession du Gabon à l’indépendance en 1960, deux citoyens ont pris l’initiative de produire par eux-mêmes un bilan exhaustif de la réalisation des engagements d’un Premier ministre contenus dans son programme de politique générale. Ce rapport publié le 16 juillet 2021, sonne comme un réveil citoyen.
Pas de triomphalisme pour les un an d’Ossouka Raponda à la primature. Son bilan à mi-parcours en tant que Premier ministre a fait face au regard citoyen de Mays Mouissi et Harold Lekat. Ces deux compatriotes ont passé au crible les 45 promesses contenues dans le programme de politique générale du 6ème Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba depuis 2009 pour conclure à un bilan mitigé.
En effet, après 365 jours passés à la Primature, seulement trois (3) promesses (7%) faites à la nation par Rose Christiane Ossouka Raponda ont été intégralement réalisées. Dix-sept (17) promesses (38%) peuvent être considérées comme étant en cours de réalisation et vingt-cinq (25) promesses (55%) ne sont pas réalisées ou sont considérées comme telles, selon les initiateurs de ce bilan.
Au-delà des chiffres, le moins que l’on puisse dire, c’est que ce bilan permet à tous citoyens d’avoir une lecture claire de l’action du Gouvernement. Les auteurs dudit rapport ont d’ailleurs pris le soin de citer Philippe Bouvard : « Bilan : document qui interdit de se raconter des histoires un mois sur douze. »
Est-ce des histoires que Rose Christiane Ossouka Raponda racontait devant la représentation nationale le 4 septembre 2020 en promettant la création de 5000 emplois en un an, ou encore la mise en place de deux nouvelles zones économiques spéciales à Lambaréné et Franceville censées relancer l’économie et réduire le chômage ?
La Transgabonaise, autre projet phare du Gouvernement, tâtonne à voir le jour. Dans tous les cas, nombreux sont les citoyens qui qualifient de famélique le bilan de Rose Christiane Ossouka Raponda après un an de magistère.
Ainsi, à deux ans de la future élection présidentielle au Gabon, le Gouvernement à tout intérêt à tenir ses engagements face à une population davantage éclairée par des jeunes leaders issus de la société civile. Car faut-il le rappeler, des mouvements citoyens à l’exemple du Balai citoyen du Burkina Faso ou de Y’en a marre du Sénégal, ont fortement contribué à la chute des régimes pourtant bien établis.
Yannick Tsakou