Ayant pris officiellement ses fonctions hier, mercredi 6 octobre en qualité de président du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour une durée d’un mois, le Gabon que représenté le ministre des Affaires Etrangères, Michaël Moussa-Adamo a pointé du doigt, les effets néfastes du nouveau « commerce triangulaire », appelant par la même occasion les pays à agir.
Le Gabon, qui est devenu hier, mercredi 06 octobre, président du Conseil de sécurité des Nations unies pour une durée d’un mois, a appelé à l’occasion de son discours lors de la Réunion de haut niveau du Conseil de Sécurité des Nations unies sur la paix et la sécurité en Afrique, la communauté internationale à réagir contre la nouvelle forme de « commerce triangulaire » illégal qui relie l’Afrique, exportatrice de matières premières, aux pays exportateurs d’armes et de mercenaires.
En effet, a fait remarquer Michaël Moussa-Adamo, ministre des Affaires Étrangères dans son discours circonstanciel, « la cartographie des groupes armés met en évidence le lien manifeste entre leur déploiement et la mainmise sur les ressources naturelles ». Cela se traduit, d’après lui, par l’exploitation illicite des ressources naturelles biologiques ou minérales qui constituent une source majeure de financement des groupes armés et terroristes.
Fort de cela, le continent paye le prix fort de ce trafic, du fait qu’il regorge d’innombrable ressources naturelles. « Ces ressources qui font la fierté du continent sont malheureusement au cœur d’un trafic bien organisé qui contribue à semer la terreur au sein de nos villes et villages au centre desquels, les populations, de manière indiscriminée subissent les atrocités », a ajouté le ministre.
Une économie militaire et criminelle, dirigée par des militaires ou sociétés de sécurité, acheteurs et courtiers, exportateurs clandestins, avec des ramifications régionales et internationales s’organise ainsi autour des espèces sauvages de faune et de flore, des filières du coltan, de l’or et de l’étain, et autour du travail des enfants.
PourMichaël Moussa-Adamo, parlant au nom du Gabon, il est indéniable pour le Conseil de se saisir de cette alarmante situation dont sont victimes plusieurs régions du continent africain, et y apporter de solutions urgentes à la mesure de la saignée et de la détresse qui découlent du financement des groupes armés et terroristes. Ce, d’autant plus selon lui que l’ampleur de la tâche commande une riposte multidimensionnelle alliant sécurité et développement.
Entre le soutien au processus de Kimberley, le renforcement de la coopération sécuritaire transfrontalière par des opérations régionales conjointes, l’échange d’information financières entre pays, la lutte contre la criminalité environnementale, le gel des avoirs, la coopération extrajudiciaire, la lutte contre la circulation illicite des ALPC, la lutte contre le blanchiment des capitaux, le Gabon plaide pour une batterie de mesures pour en venir à bout de ce problème.
« Le Gabon plaide pour que le Conseil de sécurité renforce ses mécanismes de répression des réseaux de financement des groupes armés en Afrique par le pillage des ressources naturelles et soutienne, sans réserve, les efforts ainsi que le plaidoyer du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, dans ce moment critique où le continent est en proie à la prolifération des groupes armés, aux assauts des groupes terroristes et d’autres menaces asymétriques à la paix et à la stabilité », a-t-il conclu.
Michael Moukouangui Moukala